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Première étape franchie pour les producteurs largués par Lactalis

Au plus tard le 31 juillet 2026, Lactalis se séparera de 160 Ml de lait.

Lactalis a envoyé fin janvier ses préavis de rupture de contrat aux exploitations conventionnelles et bio concernées par son plan de réduction de la collecte. Juste avant, l’Unell leur a présenté au moins une solution de reprise.

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Le 25 septembre, Lactalis annonçait à l’Union nationale des éleveurs livreurs de Lactalis (Unell) son intention de rompre le contrat de 272 exploitations laitières du Grand Est et des Pays de la Loire. C’est chose faite depuis la dernière semaine de janvier. Le préavis n’est pas de douze mois comme le prévoit le contrat, mais de dix-huit mois puisque le groupe lavallois a décidé de le prolonger de six mois.

« Lactalis ne nous a pas concertés sur cet allongement. Nous l’avons appris par voie de presse », a indiqué ce matin 4 février Yohann Serreau, le président de l’Unell (5 200 exploitations, 3,2 milliards de litres), à l’occasion d’une conférence de presse. « Nous nous interrogeons vraiment sur ses motivations par rapport à cette absence de concertation. » La collecte des producteurs s’arrêtera donc au plus tard le 31 juillet 2026, de nouveaux contrats pouvant être signés avant cette date.

Pas facile pour les producteurs bio

Les producteurs ont reçu le courrier de préavis après les cinq réunions d’information que l’Unell a organisées fin janvier dans les deux régions. « À l’issue de la réunion, l’organisation de producteurs membre de l’Unell a remis à chaque producteur les solutions qui lui sont proposées. » Pour moins de dix pour cent des exploitations, principalement dans le Grand Est, une seule leur est actuellement présentée. « Certains des producteurs bio font partie des solutions fragiles trouvées, précise-t-il. Elles ne correspondent pas forcément à leurs attentes. Le marché bio est dégradé. Peu de laiteries recherchent des volumes en lait bio. »

Une vingtaine de laiteries répondent présent

Après le travail du cabinet Triangle mandaté par l'Unell, une vingtaine de laiteries se déclarent intéressées pour reprendre des producteurs « mais à des niveaux inégaux. Cela va de moins d’une dizaine à une masse beaucoup plus importante. » L’Unell préserve la confidentialité de leur identité pour favoriser le travail relationnel qui est en train de se mettre en place. Depuis la mi-janvier et jusqu’à la fin février, les éleveurs rencontrent leurs clients potentiels. « Le plan d’actions que l’Unell s’était fixé pour aboutir à au moins une solution potentielle par exploitation se termine mais la concrétisation par la signature d’un contrat reste à finaliser », souligne Yohann Serreau, qui insiste sur la force du collectif pour surmonter le séisme que vivent les producteurs.

Indemniser le préjudice

Face au refus de Lactalis d’engager des discussions avec l’Unell sur une indemnisation collective, la FNPL et les JA prennent le relais. Pour l’association d’OP, le préjudice n’est pas que moral. Il est aussi économique par l’achat de tanks à lait, l’acquisition de parts sociales pour adhérer à une coopérative et par l’adaptation de l’exploitation au cahier des charges du transformateur repreneur. « Cela se chiffre en plusieurs dizaines de milliers d’euros», évalue le président.

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